Il n’a pas tout de suite reconnu l’endroit. On cherchait un coin où poser la tente depuis plusieurs kilomètres. Dans un virage au bord du Danube, une grande pelouse aménagée par des scouts. C’est là que ça a fait « tilt ». Il y a sept ans, Louis avait dormi ici, dans cette région du sud de l’Allemagne, avec Vincent, Pierre et Martin. Son premier bivouac ! La virée à vélo entre copains lui avait donné envie d’autres voyages, plus longs. Alors y repasser après notre aventure…
Plusieurs matins d’affilée, on se lève dans le brouillard. Une humidité tenace, qui ne se dissipe qu’à la mi-journée. C’est sûrement joli sur les bas-côtés, mais on ne voit pas à dix mètres. Difficile de vous en dire plus ! Les souvenirs de Louis continuent de refaire surface. Cette abbaye aux portes de la Forêt noire, il y est déjà passé avec les garçons. La France se rapproche. Excentricité que seul le voyage permet : on mange un frites/schnitzel à 11h pour se réchauffer !
Après l’Allemagne, la Suisse. On passe une journée à osciller entre les deux pays. On essaye de se repérer aux drapeaux qui flottent dans les jardins. Entre les Allemands qui affichent leur « germanitude » en Suisse et les Suisses fiers de leurs couleurs en Allemagne, on s’emmêle. 100 kilomètres plus tard, fatigués et affamés, on cherche une chambre où dormir au chaud. Et ce, sans avoir à faire un prêt à la banque. Aux portes de la Suisse, un bon matelas vaut son pesant d’or.
Il fait nuit maintenant. Les pentes escarpées au bord du Rhin ne nous offrent pas beaucoup de possibilités pour bivouaquer. Bon prenons les choses dans l’ordre : déjà, manger. Rien d’ouvert si ce n’est ce resto chinois aux vieux néons. Au « New Shanghai », on avale des soupes sans goût, et du poulet plastifié. On se nourrit, c’est déjà ça. Rita passe par là à vélo. Elle a bien compris que la situation n’est pas évidente. Elle nous invite à planter la tente dans son jardin. En fait non, elle a une chambre au chaud, on y sera tout aussi bien. À l’arrivée Martin, son mari, est un peu déçu. Sur un malentendu, il pensait accueillir des Kirghizes. Il se retrouve avec deux bons Français !
On a le palpite au cœur au moment de passer la frontière française. Ce n’est qu’un panneau entre deux villes, mais celui-là, on arrive à le lire sans se creuser la tête ! Plus loin, une pub nous annonce le salon de l’érotisme à Mulhouse. Puis la piscine, le centre des impôts et la Poste. On est chez nous ! Et forcément, après cinq minutes dans la campagne alsacienne, tout nous paraît plus beau. Regarde ces petits champs, ces animaux dehors, ces villages figés dans le temps. Pour notre première nuit française, Guy nous laisse dormir à l’intérieur d’une maison qu’il retape, et nous fait livrer un repas royal par une amie. Cadeau de bienvenue dans notre pays !
À la boulangerie le lendemain matin, on retrouve le plaisir de parcourir les journaux. Un croissant et un éclair s’il vous plaît. À celle du village suivant, ce sera pain au chocolat… On quitte l’eurovélo 6 pour se perdre dans le Sundgau puis le territoire de Belfort. C’est dimanche. Il n’y a personne sur les routes. Il faut avancer. Direction la Loire, où nos pères, la maman de Lucie et le frère de Louis nous ont donné rendez-vous pour trois jours de vélo ensemble. Avant ça, il faut passer le Doubs, la Côte-d’Or et le Morvan. On s’arrête le long du canal du Rhône au Rhin dans ce qui semble être une ancienne auberge. Bingo ! Jocelyne et Jean-François, deux anciens entrepreneurs, nous installent au rez-de-chaussée près du feu. Une immense salle de réception, où l’on s’endort en imaginant des scènes de films de cape et d’épée.
Tous les deux ont beaucoup voyagé. On se raconte les souvenirs. Jean-François a en mémoire cette incroyable visite guidée de la grande mosquée d’Ispahan par l’ayatollah Khomeini. Pas encore guide suprême de l’Iran, mais le regard noir. Et un surprenant « Joyeux Noël ! » lancé en français à la fin de la visite.
On repart sous la pluie. Anny et André nous attendent en Bourgogne. Au pied de vignes que l’on connaît déjà. Quand on s’était arrêtés chez eux en janvier, à la redescente du Morvan, on était arrivés frigorifiés. Là, il fait beau et le jaune des feuilles des vignes change l’allure des coteaux. On est trop contents de se revoir presque dix mois après. Première occasion pour nous de vraiment raconter. Mais il faut repartir. Repasser par le Morvan. Un peu plus au Sud cette fois-ci.
Y’a pas à dire, c’est toujours aussi beau. Y’a pas à dire, ça caille toujours autant ! On a bien senti nos nez se refroidir au fil de la nuit. Au petit matin, la campagne est gelée, comme nous. Petit stop à Moulins-Engilbert pour se réchauffer. Fini le charabia dans les cafés des pays où on ne comprenait pas la langue. Nos voisins de table discutent fort, et c’est tant mieux :
– Y’a des champignons cette année ?
– Non, pas du tout.
– Moi, j’en ai aux pieds des champignons !
– Qu’aux pieds ?
– Non, mais y’a du monde ! »
Douce France. Merci pour le fou rire. Nevers est en vue. On s’installe au couvent où a vécu Bernadette Soubirous. Dernière soirée à deux avant les retrouvailles. Demain, la famille débarque !
Tout va très vite. On est trop heureux de se revoir. Les vélos descendent du train les uns après les autres. Impossible de se louper dans nos k-way fluos. Les questions fusent. Ils veulent tout savoir. L’effort physique, la vie à deux 24h sur 24. « Vous avez bonne mine en tout cas ! » Ouf, heureusement qu’on s’est un peu requinqués depuis la Pamir. Le voyage rentre dans sa dernière phase. Frais comme des gardons, nos nouvelles recrues nous mènent un train d’enfer. Ils sont pareils qu’il y a dix mois. Mais disent-ils la même chose de nous ?
Estienne et les parents de Lucie quittent la troupe à Orléans. Seul le Papa de Louis a le courage de traverser la Beauce avec nous. Sous le crachin, au milieu des champs attaqués à la machine agricole. Après les haras bourgeois du sud de l’Île-de-France, les barres d’immeubles apparaissent au loin. Une classe de gamins en vadrouille nous accueillent : « C’est des postiers ! » On passe la dernière soirée du voyage autour de bonnes pizzas chez l’ami Vincent. Ça y est, on est arrivés. Et on a un peu de mal à réaliser !
Et pour les photos supplémentaires, il faut cliquer ici.
No way! You cycled passed my home town!
Where are you now guys?
All the best and cycle on 🙂 Lukas
Lukas Matthys contact@lukas-on-the-go.com
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Yeeeeh! Welcome back!!! Salut from Enea Oscar as well! ☺️ Love to you both Jessica & Marco
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Felicitations  vous 2 pour ce magnifique périple.
Quel courage, quelle force d esprit et surtout que de choses apprises dont vous vous souviendrez toute votre vie.
Merci de nous avoir fait partager ces moments. Ét  tres bientôt sûrement avenue sainte cecile😄😄 certes ….beaucoup moins exotique….bonne reaclimatation…..
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Ouahh! Que nous sommes contents de recevoir ces bonnes nouvelles de retrouvailles! Comme après une longue traversée en bateau, le retour dans le monde doit être un peu difficile…
Bon courage et encore bravo et merci pour ces bicyclettes vagabondes.
Cela ne va pas s’arrêter, j’espère?
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Bon retour chez vous ! C’était un grand plaisir de vous lire !! Et ce sera un immense plaisir de vous revoir, au plus tard au mois d’août 🙂
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Bravo pour tout : l’exploit sportif, humain, et les petits mots qui nous ont fait rêver pendant presque un an. Profitez bien du retour au bercail, et bon courage pour l’adaptation à la vie « banale ». Je ne me fais pas trop de souci, vous avez le coup d’œil pour détecter l’insolite au milieu du quotidien. Gros bisous.
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Happy end.
Bonne suite et aux nouveaux projets !
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Oui iii! Le grand retour ! Trop hâte de vous retrouver pr entendre toutes vos aventures par le menu (au sens propre et figuré :p) !! Et on fera de l’avenue sainte Cécile un circuit cycliste, de Lompret et quesnoy sur deule tes terres d’aventures exotiques, pas de tracas, vous allez être contents d’être là… en attendant la prochaine aventure 😉 ♡♡♡
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Good to hear you made it home safe 🙂
We’ll keep following the blog for after-trip stories!
Wish you all the best from Budapest!
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Et voila, bien rentreés tous les deux ! On vous souhaite une bonne, lente reprise de la vie normale, ( si possible après une telle aventure …) Prends soin … Les semaines qui suivent une voyage comme sa peuvent etre aussi demandant que les routes a Pamir !. Ok, j’exagère, mais ca c’est que les Petits belges font, n’est pas ! a bientot ! Marc et Griet.
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Merci, pour le rêve que vous nous avez offert pendant ces dix mois, la musique que vous nous avez fait découvrir et cette humanité nombreuse qui nous a enchanté.
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Ce fut un beau voyage pour nous aussi…Nous avons beaucoup appris grâce à vous…
‘’ Je sors grandie de votre aventure’’!! 😏 🐷!!!!!
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Welcome back les aventuriers !
Hâte de te revoir Lucie
Bon atterrissage à Paris, j’espère qu’il n’esr Pas trop rude
Bises
Sophie
PS : je ne comprends pas du tout vos réflexions sur le doux climat du Morvan
Froid? Jamais !
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Quelle belle aventure!😊Gros merci de nous l ‘avoir fait aussi bien partager a travers les écrits et les photos .😋
PS:Prenez bien votre temps pour atterrir…😉
Bises 🌏
Gisèle Juliette Vincent 🗺
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FIN !!! Quelle belle aventure! Bravo les jeunes et merci pour tous les récits et photos que nous avons dévorés et regardés bien au chaud.
Dommage de vous avoir loupé sur le chemin du retour, cela nous aurez tellement fait plaisir !
Nous préparons un voyage du coté du Mexique du sud,Guatemala et Belize deux bons mois ou plus !!!Départ début janvier2018
Bien sur on se dit …
A LA PROCHAINE !
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